La casse-cou, c’était moi !


Que n’en ai-je pas fait. Bon nombre de sports j’ai pratiqué mais pas comme tout le monde, pas tranquillement, pas de façon assurée. Au contraire, tout ce que j’ai fait c’était à toute allure, je n’avais peur de rien, je fonçais, je me grisais. Et le froid, je ne connaissais pas.

Du temps où je vivais à Lausanne, à l’âge de 12 ou 13 ans, j’ai pu chausser des patins à roulettes. C’était avant-guerre et les sports en étaient à leurs balbutiements encore, tout le monde ne pouvait se permettre d’en faire. Il s’agissait de patins en métal constitués d’une plaque où l’on posait nos chaussures, de roulettes du même matériau et de deux lanières en cuir pour tenir le pied. Je descendais la rue du Bugnon comme un boulet, depuis l’hôpital jusqu’à la cour du Collège.

Les patins à glace m’ont très bien convenu également et je glissais avec grand plaisir à Montchoisi ou Sauvabelin, où il fallait éviter les bosses. Un jour cependant, en faisant l’avion, j’ai chuté lourdement sur la glace mais, oh miracle, sans même me casser une dent.

Vers 18 ans, je me suis inscrite dans une société de gymnastique féminine, à Lausanne toujours, qui acceptait jusqu’à 130 personnes. Chaque année, une quinzaine d’entre nous étaient sélectionnées pour un spectacle, présenté sur scène. J’ai été fidèle à cette société durant plus de quarante ans puis j’ai proposé mes services en tant que membre passif au sein d’une équipe plus restreinte portant le nom de « Clan ». C’est dans ce cadre-là que j’ai pu participer à bon nombre de voyages organisés en car.

Odette MahonC’est aussi à 18 ans que j’ai commencé le ski, de piste bien entendu, car j’aimais la vitesse. J’ai testé le fond mais sans enthousiasme. Les Diablerets, le Moléson, les Mosses, la Braye, le Mont-Chevreuil, Planachaux, les Crosets, les Portes du soleil, Verbier, Saas Fee, Zermatt, les Marécottes, Ovronnaz, Lenzerheide, le Chasseral mais aussi Chamonix sont quelques-unes des pistes que j’ai pratiquées avec des amis de la banque ou des copines de gym durant de longues années puisque j’ai terminé ma carrière de skieuse à 74 ans. Et j’ai bien évidemment testé les peaux de phoques, les vraies.

La natation faisait partie de ma vie également, tant dans le lac qu’à la piscine. Ma mère m’avait appris à nager lorsque j’avais quatre ans. A Bellerive, je retrouvais quelques-unes de mes copines chaque dimanche et rien ne me retenait de plonger depuis le ponton des cinq mètres ! Un vrai poisson, un plaisir intense. Je pratiquais la brasse surtout, mais aussi le crawl ou la nage papillon.

Grâce au Club Sportif des banques, situé à Vers-chez-les-Blanc, j’ai pu apprendre le tennis et le pratiquer. C’était un bel endroit où l’on se retrouvait régulièrement. A la création du Club House, je faisais partie de la fondation.

Le vélo me permettait de me déplacer à Lausanne puis aux Diablerets. Tant d’un côté que de l’autre, les montées étaient corsées et je profitais avec plaisir des descentes.

Un peu plus tard, durant trois ou quatre ans, j’effectuais mes trajets en Vespa. Sans casque bien évidemment à l’époque. Il m’arrivait même parfois d’emmener une copine. Un jour, j’ai quand même fait un magnifique vol plané, passant par-dessus le guidon, sans me faire très mal.

Casse-cou, je l’ai été et je le reconnais,
mais chanceuse aussi !

Odette Mahon19 janvier 2019
Souvenirs transmis à Betty Morel