Le temps des jardins


Le temps des jardins Un jardin, quel qu’en soit sa superficie, est source de détente et de bonheur.
Le mien est « naturel ». Je le laisse s’organiser en acceptant les herbes dites indésirables, du moment qu’elles fleurissent. Le carré herbeux, autrefois appelé gazon, je le tonds avec parcimonie, laissant aux fleurs sauvages et grandes herbes le droit de s’exprimer et d’attirer toutes sortes d’insectes, notamment l’abeille charpentière, magnifique spécimen noir avec des ailes bleutées. Un vieux rosier prend ses aises contre l’une des façades de la maison, offrant durant des mois sa floraison rose pâle. Les hortensias, roses également, bordent la montée d’escalier et cela, depuis plus d’un demi-siècle. Un arbre à papillons, classé dans les plantes invasives, est venu s’installer un beau jour. J’adore sa couleur tout autant que ces charmants lépidoptères. Cependant, je garde un œil sur sa prolifération. Les poids de senteur s’accaparent les lieux, mettant des touches d’un rose soutenu à chaque coin du jardin sans mon intervention, mais avec mon autorisation. La mare, dans laquelle ses occupants glissent incessamment, m’entraîne sur les chemins de la méditation, la petite cascade y contribuant. Et puis, il y a les vieux arbres attirant de nombreux volatiles. Parmi eux, les merles m’envoûtant (comme Ulysse) avec leur chant mélodieux, de même que la fauvette à tête noire. Les moineaux piaillent dans le buisson voisin, quémandant parfois. Quant aux mouettes dans leur belle robe blanche, elles planent au-dessus de ma tête et semblent quelquefois imiter les miaulements des chats.
En semi-confinement ou pas, je passe mon temps dans ce jardin que j’adore tout au long de la belle saison.

Betty Morel
05.06.2020