Après la Bavière, l’Autriche
Vacances germanophones

Après deux semaines de grosse pluie, le soleil nous sourit, noyé dans un ciel presque immaculé. Avant même d’arriver à l’entrée de l’autoroute, ma BM ne souhaite pas faire le voyage, si ce n’est en troisième !! Retour à la case départ pour procéder à un échange standard. La Triumph fera sa première grande expédition à l’étranger avec pour seul bagage un sac fixé sur la selle. Les charmantes petites routes bernoises sont toujours aussi attrayantes, se faufilant entre nature verdoyante et villages fleuris. Au Col du Schallenberg, une halte s’impose pour nous réchauffer, car le thermomètre est tombé à 15° et nous ne l’avions pas prévu dans notre habillement.

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Devant le restaurant bien connu des motards, ce ne sont qu’une demi-douzaine de motos en lieu et place de la cinquantaine habituelle le dimanche.

S’ensuit le canton d’Argovie et, à l’extérieur du petit village d’Etzgen, non loin de la frontière allemande et du Rhin, nous passons une nuit en camping-car, au bord d’une rivière. Une première ! En fait, il s’agit plutôt d’un bus aménagé. Avec le système Air B&B, ce n’est pas le confort des maisons d’hôtes et le petit-déjeuner n’est pas inclus. Pourquoi avoir jeté notre dévolu sur ce village, me direz-vous ? Pour retrouver, non loin de là, un ami motard que nous avons perdu de vue depuis … 20 ans. Belle raison, non ?

Une fois la frontière allemande passée, c’est à Todtnau, au sud de la Forêt noire, que nous faisons la pause café. Une magnifique église, surmontée de deux clochers, chacun avec son horloge, trône sur la place, attirant à sa façon les touristes. Quelques gouttes de pluie ne nous font pas peur, sachant que le temps tourne très vite. Juste avant de repasser la frontière suisse, non surveillée, les forêts se métamorphosent en vignes. Surprenant. Nous croisons un véhicule de la volante un peu plus loin, qui nous ignore.

Après tant d’années, nous avons décidé de revisiter Schaffhouse (Schaffhausen), fidèle à nos souvenirs, avec ses maisons anciennes et leurs façades peintes. Rues piétonnes pavées, animées, tout ici prête à la rêverie. Quant aux chutes du Rhin, à l’extérieur de la ville, elles sont toujours aussi spectaculaires. Le débit d’eau est en moyenne de 750 m3 à la seconde, tombant des rochers d’une hauteur de 23 mètres sur une largeur de 150 mètres. Les touristes y sont beaucoup moins nombreux en raison de la pandémie. Cependant, des bateaux de couleurs différentes continuent à faire la navette, jouant avec le courant, au pied des chutes, pour faire monter l’adrénaline des touristes.

Grâce à Mr Internet et à une réservation, nous découvrons la maison d’hôtes située à Büsingen, à cheval entre la Suisse et l’Allemagne. Une rue sert de frontière. Ici, les habitants peuvent opter pour l’école dans l’un ou l’autre de ces pays. Par contre, les impôts sont payés en Allemagne. Le Rhin s’étale sur toute sa largeur et une voie, partagée entre piétons et cyclistes, est abritée du soleil comme de la pluie par des arbres magnifiques. Après deux jours gris, le soleil a réussi à chasser les nuages et la chaleur estivale revient de plus belle.

Stein-am-Rhein fera l’objet de notre prochaine visite. Là encore, les souvenirs remontent à la surface. Dans la large rue piétonne, les touristes flânent, admirant comme nous ces maisons très anciennes, décorées de peintures souvent à connotation religieuse. Oriels et gargouilles complètent les ornements de la plupart des bâtisses, accentuant ainsi le charme des lieux Autriche_2b.jpg
Dans l’une des ruelles transversales, une maison date de 1302. Un petit café et une exposition de 600 crèches la gardent en vie. Les vélos, électriques ou pas, se fraient un chemin parmi les piétons tandis que les voitures trouvent leur place à l’extérieur. Nos pas nous entraînent sur le pont où le Rhin coule avec un fort débit.

L’Ile de Mainau est un véritable joyau, appelée aussi « L’île aux fleurs », située au bord du lac de Constance. Ce sont là 45 hectares de verdure, de jardins, d’arbres extraordinaires, formant un arboretum, qui profitent d’un climat doux. Sur cette île, nous allons de découvertes en surprises. Nombreuses sont les plantes exotiques. Quant aux 500 espèces d’arbres, elles sont parfois plus que centenaires. C’est la période des dahlias qui s’exposent dans des platebandes colorées. Pour accéder à la serre aux papillons, il nous faudra faire la queue durant presque une heure, en plein soleil et masqués mais cela en vaut vraiment la peine. Dans un climat humide et chaud, les papillons de toutes tailles et couleurs, volent au-dessus de nos têtes, de même que quelques oiseaux. Cette île est un véritable paradis et nous y passons une demi-journée, sans lassitude aucune.
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De là, nous embarquons sur un ferry pour nous rendre à Meersburg. Ciel et lac au diapason, paysages envoûtants, traversée paisible de 30 minutes, encore un moment enchanteur. Seul couac en arrivant, pas moyen de trouver une chambre dans la région, c’est encore la période estivale. La chance nous sourira à l’intérieur des terres, à Markdorf précisément, grâce à un couple de motards qui, nous voyant errants, nous recommande la pension tenue par une charmante mamy de 83 ans,. Ils viennent de s’y installer. Jardin fleuri, à l’écart du bruit, si ce n’est le braiement occasionnel de deux ânes dans le champ voisin.

Le lendemain, gros contraste en empruntant la nationale très encombrée, notamment de camions, puis une portion d’autoroute, tout en nous procurant au préalable une vignette pour dix jours à raison de 5 Euros par moto. De temps en temps, la lecture de la carte routière s’impose. Cette fois, oh surprise, un Zeppelin passe au-dessus de nos têtes, sur lequel est inscrit « Transport du futur ». De quoi rêver. Puis c’est une cigogne qui voyage seule ! Place maintenant à une charmante route de montagne aux paysages idylliques menant au col de Hochtanberg à 1679 mètres, principalement fréquentée par les motards. Pâturages d’un côté, rivière de l’autre, voilà de quoi nous ressourcer. De retour en plaine, nous prenons la direction de Linderhof, où se trouve l’un des célèbres châteaux de Louis II de Bavière. Au passage, le lac de Plansee (Tyrol) me fait de l’œil, ses eaux sont limpides et j’y aperçois quelques nageurs. Tout autour, la route est limitée à 50 km/h et la vitesse est respectée. C’est à Ettal que nous posons nos bagages, dans l’hôtel faisant face à l’Abbaye éponyme, dont la construction incombe à Louis IV de Bavière et a débuté en 1330. De style baroque et rococo, cette abbaye est gigantesque et disproportionnée par rapport à la taille du village. Autriche_4b.jpg

Nous avions prévu de (re)visiter le fascinant château de Neuschwanstein, imaginé et construit par Louis II de Bavière dans la deuxième partie du XIXème siècle. Juché sur un éperon rocheux, il a remplacé deux anciens châteaux-forts. En raison de la pandémie, le quota de billets est déjà atteint. Nous devons nous contenter des extérieurs et, pour ce faire, prenons place dans une calèche menée par deux chevaux de trait, aidés eux-mêmes par une assistance électrique. Après avoir admiré cette Autriche_5b.jpgétonnante architecture, dont Monsieur Disney s’était inspiré, nous descendons à pied à travers la forêt. Alpsee est un adorable lac situé entre les châteaux de Neuschwanstein et de Hohenschwangau. Entouré de forêts, ses eaux sont transparentes et nous donnent un peu une sensation de fraîcheur. Puisqu’aucune visite n’est réalisable, nous errons dans la ville de Füssen, à proximité. Devant l’Office du tourisme, une fontaine attire nos regards. Constituée de piliers en pierre granuleuse, les parties supérieures, conçues dans le même matériau et détachées du pied, tournent, telles des têtes, mais à 360° en laissant s’échapper l’eau tout autour. Les enfants se risquent sous les jets en criant de surprise et de joie. A quelques kilomètres de là, la petite ville d’Oberammergau s’est fait une réputation avec « Le jeu de la Passion ». Dans toutes les vitrines, ce sont des sculptures en bois liées à la religion (personnages, crèches, animaux). Les façades des maisons sont peintes avec des motifs religieux également. Linderhof, nous y sommes. Cette fois encore, les billets ont tous été vendus. A ses pieds, un enchaînement composé d’une grande pièce d’eau d’où jaillit un jet d’eau de dix mètres de haut toutes les trente minutes, puis quelques marches à gravir, aux côtés d’une jolie cascade et enfin, tout en haut, le pavillon Mauresque. Nous avons là, sous nos yeux, une enfilade de merveilles, mélange de pierre, de fleurs et d’eau. Sous un beau ciel bleu, nous flânons dans les jardins à la française puis faisons le tour du parc s’étendant sur plusieurs hectares dans la forêt dont nous apprécions la fraîcheur. La célèbre grotte conçue par Louis II est hélas en réparation. 

L’Autriche ce sont, comme on s’en souvient, des paysages vallonnés et verdoyants. Encore un moment féérique avec le lac alpin Achensee, véritable miroir dans lequel se reflètent les montagnes environnantes. Une petite partie du lac est isolée du reste, aménagée en piscine avec escaliers et plate-forme servant aussi de plongeoir. L’eau est froide mais tellement limpide que je ne peux résister. Etonnement, Pascal m’y rejoint mais sans s’attarder, la température n’étant pas de son goût. Une jolie petite route payante (5 Euros/moto) se faufile dans les forêts bordant le lac. Nombreux sont les motards. Autriche_6b.jpg

Après ce moment de bonheur, c’est une grande route contournant l’agglomération d’Innsbruck qui nous attend. La circulation est dense. Un peu plus loin, il nous faut encore débourser 7 Euros/moto pour attaquer le Col de Gerlos, situé dans le Tyrol à 1300 m d’altitude avec ses paysages exceptionnels. Dans la descente, une gigantesque cascade, au loin, attire mes regards, portant le nom de Krimmlerfälle. Pas moyen d’éviter la pluie cette fois, qui va nous accompagner sur une trentaine de kilomètres. Le ciel s’obscurcit, la route devient brillante et peut-être glissante, demandant prudence.

Pas facile de trouver la maison d’hôtes de Filzmoos, située en dehors du village. Les panneaux sont rares, voire inexistants, et nous ne voyons aucune lumière dans la maison qui nous semble être la bonne. Le propriétaire a la gentillesse de sortir sa voiture du garage pour laisser la place à nos motos. Le lendemain, la pluie est annoncée pour la journée, ce qui nous enlève l’envie de rouler. Nous optons pour la marche, munis d’un parapluie familial prêté par notre hôtesse, qui nous offre également deux tickets de bus et quelques informations pour rejoindre le village en dehors de la route. Mieux que l’Office du tourisme ! C’est ainsi que nous empruntons un petit chemin à la lisière de la forêt pour nous ressourcer. Cinq kilomètres plus loin, à l’entrée de Filzmoos, une forte pluie s’abat sur nous, dont nous nous abriterons dans un magasin de sport, ouvert exceptionnellement le dimanche en raison d’une grande liquidation. Dans le centre, un peu à l’écart, une vieille maison attire nos regards, nichée dans la verdure. Un petit restaurant s'est installé dans une ancienne écurie, sombre et décorée de vieux objets. Les serveurs, qui ont revêtu des habits idoines, l’un un pantalon en cuir usagé de cow-boy, et l’autre, la traditionnelle culotte autrichienne en cuir également, sont très accueillants. En sortant, nous nous trouvons nez-à-nez avec un fiacre, tiré par des chevaux, dont le cocher chante à pleins poumons en yodlant pour le plus grand plaisir de ses clients. Plus tard, suivant les bons conseils de nos hôtes, nous reprenons notre bâton de pèlerin, de même que le parapluie pour traverser une forêt longeant un charmant ruisseau. Il fait jour et nous remplissons nos poumons de cet air pur. Après 45 minutes de montée, la ferme-auberge est en vue. Juste en-dessous, une piscine naturelle a été creusée au milieu du pâturage, entourée d’une guirlande composée de petites lampes colorées. Quel romantisme ! A l’intérieur, là encore, ce sont vieux murs sombres et objets anciens. Une tablée de buveurs de bière n’en est pas à sa première tournée. Pas facile de s’entendre. Le retour, dans la nuit et sous la pluie, sera moins agréable mais de plus courte durée, à la descente.

Un excellent brunch « maison » nous attend le lendemain, accompagné des derniers conseils de notre hôtesse, Maria, qui nous envie de voyager tel que nous le faisons, un peu à l’aventure. La pluie a cessé et le brouillard enveloppe la forêt. Autriche_7b.jpgNous avions prévu de visiter la bibliothèque d’Admont, située aux côtés de l’Abbaye éponyme, quel bien nous en prit, car elle vaut vraiment le détour. 70'000 livres, plafonds et murs peints avec des motifs religieux et un sol en trompe-l’oeil. C’est la plus grande bibliothèque monastique du monde, dont la construction a débuté au milieu du XVIIe siècle. Autour, un havre de paix composé de jardins, d’arbres magnifiques et d’un étang où flottent un cygne et ses sept adolescents. 

A partir d'Admont, on ne voit plus guère de maisons fleuries. Nous parcourons ensuite une cinquantaine de kilomètres le long d’une rivière brune à fort débit, sur une petite route tranquille. Puis une autre, semblable, sur une septantaine de kilomètres longeant elle-aussi une rivière, « la salza », du nom de la vallée, se faufilant dans une magnifique forêt. C’est dans la jolie petite ville de Mariazell, réputée pour ses pèlerinages, que nous arrivons en fin d’après-midi sous un ciel gris. Une imposante église trône en son centre avec deux styles différents.

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Lieu touristique, on y trouve bon nombre d’hôtels pour toutes les bourses. Sur la place centrale pavée, de très belles maisons forment un ensemble harmonieux. Soleil et chaleur sont au rendez-vous le lendemain et la lune est encore en vue. Nous savourons notre première tourte de Linz dans un tea-room, en guise de petit-déjeuner. Sur la place, un groupe de jeunes discute à proximité d’un bus. Nous apprenons qu’ils ont parcouru un bout du chemin de Compostelle et viennent de différents pays, ajoutant qu’ils se produiront en concert demain matin à l’église. Nous attaquons un nouveau petit col traversant une forêt, pour finalement découvrir le Danube et son lit majestueux. Ses eaux sont terreuses.

Après tant de belles choses, nous arrivons à Mauthausen, lieu maudit que ce camp de concentration. Déjà avant d’y entrer, on en a froid dans le dos. Avec les écouteurs, nous obtenons tous les détails de ces horribles traitements. A l‘entrée, dans la verdure, des statues ont été érigées par les différents pays concernés. En m’adressant à un responsable des lieux, celui-ci nous conduit dans le sous-sol de l’une des maisons, après être passés à côté des fours crématoires. De nombreuses photos sont accrochées aux murs. Comme je lui ai donné les coordonnées de mon oncle, demi-frère de mon père, il arrive à situer, sur son téléphone, l’endroit où l’on pourra le trouver parmi la très longue liste de disparus, torturés et morts pour la patrie. Il est décédé le 14 avril 1945, à la veille de la libération et deux mois jour pour jour avant la naissance de mon frère ! Il était né en 1913, soit juste avant la première guerre. Que voilà une courte vie emplie de malheur. Cette visite nous glace et il est difficile d’imaginer une telle horreur, une barbarie aussi inhumaine. Comment se plaindre de la canicule après cela.

Pour nous changer les idées, nous reprenons la route qui va nous conduire jusqu’à Linz, ville de plus de 200'000 habitants avec ses nombreuses cathédrales et églises. Elle est la troisième ville la plus peuplée du pays. Wolfgang Amadeus Mozart y a composé une Symphonie et une Sonate en 1783. Depuis fin 2014, Linz est membre du réseau des villes créatives de l’UNESCO en tant que « ville des arts médiatiques ». Elle est célèbre pour son délicieux gâteau, dont la recette date de 1653. Bus et tram la desservent et un petit train touristique nous offre un aperçu détaillé de la ville, durant une demi-heure, avec des explications en français. Nombreux sont les vélos avec, entre autres, des cargos sur lesquels les livreurs portent de gros sacs à dos. Visite du Cyber Arts, musée diversifié dans le quartier culturel, de l’autre côté du Danube, puis celle de l’exposition annuelle d’Höhenrausch avec cette année, le « Kuckucksheim »( nid de coucou dans les nuages).

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En grimpant sur la très grande tour en bois par les escaliers en caillebotis, nous atteignons presque le sommet. De là, nous apercevons les nombreux clochers. Un voilier en métal de 2,5 tonnes est suspendu dans les airs, tenu par des câbles. Une belle réalisation ! Sur l’une des plateformes, nous marchons sur des carrés en miroirs ou vitrés, dans lesquels se reflètent le paysage alentour. Des plantes poussent à travers les lattes de métal. Des contes et chants d’oiseaux sont diffusés parfois. Voilà de quoi se dépayser. Le bord du Danube est réservé aux piétons et cyclistes et d’énormes bateaux de croisière fluviale, restaurants et hôtels, attendent l’heure du départ. Sur le grand pont, ce sont six voies pour voitures, une pour le tram, au centre, une piste cyclable et un trottoir pour les piétons aux extrémités.

Pour sortir de Linz, ce n’est pas une sinécure, aucune trace de panneaux de direction. Pascal se repère au soleil. Le trafic intense est composé en grande partie de camions. Une fois la campagne retrouvée, nous apprécions d’autant plus les petites routes tranquilles, sauf dans les cols où les motards sont nombreux. Dans le lointain, nous apercevons le château de Hohenwerfen construit au 11ème siècle sur un éperon rocheux. Une dame guide son groupe de façon théâtrale, le tenant en haleine par ses explications détaillées, avec un brin d’humour. La visite est très intéressante, passant par la chambre des tortures et ses vestiges rouillés pour finalement arriver jusqu’au clocher, d’où la vue est exceptionnelle. Sur l’un des sommets rocheux voisins, un refuge est accroché à la falaise. Une fois la visite terminée, je m’aventure à poser la question à notre guide quant au lieu de tournage du film « Sound of Music » (« La mélodie du bonheur ») en 1965 avec Julie Andrews. Incroyable, je n’en crois pas mes yeux ni mes oreilles, elle me montre le pâturage juste en face comme étant l’un des lieux de tournage. Depuis notre arrivée sur terre autrichienne, j’y pensais mais n’osais me renseigner. Cette fois, je suis tombée sur la bonne personne et le bon endroit. J’en suis toute chose ! La cour intérieure est restée en l’état d’origine et le personnel est habillé d’époque. Nous finissons la visite par une exposition de photos en macro et en grand format, véritables merveilles florales.

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En fin de journée, tandis que nous gravissons un petit col et que le soleil s’apprête à disparaître, une auberge toute simple nous fait de l’oeil, en bordure de route. A ses pieds, un grand pâturage avec un troupeau de vaches et un âne s’amusant avec l’une d’entre elles. Pour compléter le tableau nature, derrière la ferme, une très belle forêt de sapins et un joli petit chemin qui se tortille. Nous admirons le coucher de soleil et admirerons son lever dans la brume. Un joli petit chat noir a réussi à s’introduire dans notre chambre par la fenêtre entrouverte et s’est installé, sans gêne, dans nos bagages. Il est jeune et joueur.

Descente du col jusqu’à St-Johann. Les montagnes alentour sont encore masquées par les nuages. Le soleil va nous accompagner tout au long de la journée nous offrant encore un peu de chaleur estivale. Le Sud Tyrol est magnifique avec toutes ses maisons très fleuries. Kitzbühel est une station d’hiver très connue et les touristes y sont nombreux, trouvant à leur goût les boutiques haut-de-gamme. C’est le Megève autrichien. Nous revoilà au bord du joli lac d’Achensee, de l’autre côté cette fois. L’eau est toujours aussi limpide. Rares sont les baigneurs cependant, car la température de l’eau ne doit pas dépasser les 18° mais quel plaisir nous y prenons. Un peu plus loin, un petit col limité à 60 km/h nous ravit. Un panneau interdit son accès aux motos émettant plus de 95 décibels, entre mai et septembre ! Voilà qui devrait être de rigueur en Suisse.

Dans la descente, par un simple geste directionnel, nous bifurquons à gauche pour rejoindre un petit hôtel en contrebas, en pleine nature, dans le hameau de Boden. Le lieu est paradisiaque mais l’hôtel plutôt vieillot, tenu par un charmant papy de 89 ans qui monte et descend les trois étages sans peine. Il en est le propriétaire depuis 1957 ! Quelques moutons ne craignent ni la pluie ni le champ très pentu. Tout autour de l’hôtel, les montagnes et au pied de la bâtisse, une jolie rivière. De quoi passer une belle nuit qui, au final, sera étoilée.

Le soleil est de retour et la chaleur avec. Une fois encore, nous sommes frappés par la qualité des routes et les paysages apaisants. Des travaux nous ralentissent à divers endroits et au passage, nous apercevons un adorable petit chalet très fleuri, en contrebas de la route. La pause café s’impose, à l’extérieur, pour admirer cet environnement. Feldkirch sera notre prochaine halte. Nous y savourons notre dernière et délicieuse tourte de Linz au soleil, sur une terrasse de l’une des rues piétonnes pavées. Le marché tire à sa fin et les clients ont encore envie de flâner. Sous les arcades, de nombreux commerces complètent l’offre. C’était la dernière ville autrichienne, non loin de la frontière de la principauté du Liechtenstein. Nous ne remarquons pas le passage en Suisse.

Nous voilà maintenant dans cette merveilleuse région des Grisons. La jolie petite route menant à Ilanz, nous la connaissons bien mais avons toujours autant de plaisir à la faire. Peu fréquentée, elle surplombe le Rhin qui, de tout en haut, paraît minuscule. Quelques canoës ressemblent à des jouets. Puis Disentis avec son abbaye exceptionnelle que l’on aperçoit de très loin, les cols de l’Oberalp, de la Furka et du Grimsel, où nous passons la nuit. Le ciel est bleu et le brouillard monte à grande vitesse. Quant aux nuages filant à toute allure, ils se trouvent au-dessus. Le petit lac est toujours aussi féérique mais n’incite pas à la baignade.

Le lever de soleil dans un ciel immaculé est tout aussi idyllique le lendemain.
C’est à Giessbach, dans le canton de Berne, que Pascal choisit de faire notre dernière pause café. Ce lieu est envoûtant. Le château/hôtel a été sauvé de la destruction par Franz Weber dans les années 80. Honneur à lui. La forêt qui l’entoure est un véritable joyau avec, au passage, la grande cascade se jetant dans le lac de Brienz, dont on aperçoit la couleur bleu turquoise. Le vieux funiculaire joue encore son rôle pour les touristes, accompagnés par un contrôleur en habit.

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Ainsi prennent fin nos vacances, des plus agréables comme à l’accoutumée.

Clarens, le 1er octobre 2020