Sourire… ou pas !


En ces temps tout à fait spéciaux, il m’arrive, comme la plupart d’entre nous, de sortir un peu, d’autant plus avec ce temps estival. A pied ou à vélo, dans la nature ou au bord du lac, une courte balade ou une randonnée en forêt, ce n’est pas le choix qui manque. Chez soi, on a l’impression de bloquer notre souffle, vous ne trouvez pas ? Alors qu’une fois dehors, la respiration se fait plus profonde,  on apprécie les  bienfaits de dame nature. Je dois reconnaître qu’à la maison, l’ennui n’a pas sa place. Le jardin m’attire tout spécialement, moins pour le gratouiller que pour le respirer, m’imprégner du chant des oiseaux, admirer chaque fleur ou arbuste environnant, m’adonner à la bronzette et rêver. J’en viens à faire la danse de la pluie pour pouvoir prendre place plus confortablement à l’intérieur et me consacrer à l’écriture, car là est mon pôle d’intérêt. A l’extérieur, c’est aussi moins facile de se concentrer. Mais revenons à nos moutons, ceux que je croise au bord du lac, en moins grand troupeau maintenant puisque telle est la demande expresse des autorités. Sur mon vélo, avant d’arriver à leurs côtés, j’utilise ma sonnette afin de respecter la distance prescrite. Il se trouve parfois que je m’apprête à en dépasser d’autres, alors freinage d’urgence pour ne pas les frôler. Lorsque la marge est grande, je peux ainsi accrocher leurs regards tout en leur souriant. Et là, je constate deux types de réaction, à savoir ceux qui me répondent par un même sourire et d’autres qui détournent leur regard. Quelle tristesse !
Il me revient alors en mémoire une affiche vue il y a très longtemps. Un sourire apparaissait sur un visage, encore en partie caché par un masque renfrogné qui se retirait. En-dessous, une phrase très explicite : « Ne cachez pas ce que vous avez de plus beau ». Aujourd’hui, l’heure est aux masques cachant le bas du visage mais laissant apparaître les yeux souriants, ou non.
Sourire_ou_pas

Betty Morel
24.04.2020