Laisse ma main sur ma hanche


Les modes vont bon train, je dirais même qu’elles se multiplient, allant de l’habillement à la coiffure et même à la posture. J’en veux pour preuve le monde de la moto que j’aime à ma façon depuis tant d’années et que je connais bien. Les motos elles-mêmes changent d’aspect, de couleurs. Les marques tiennent tour-à-tour le haut du pavé et, avec elles, le style de conduite. Faire un choix pour un(e) néophyte n’est pas aisé. Mode motoL’orientation première sera le look dû à l’influence du marché. La publicité, dans laquelle nous trempons depuis tant d’années, nous guide vers un modèle qui ne va pas forcément nous convenir. Comment faire pour porter notre choix vers celle avec laquelle nous partagerons les kilomètres. La routière, la sportive, l’exotique ou l’européenne, celle sur laquelle on se retourne, la discrète ou la bruyante, celle à chevaucher sur le bitume ou le terrain, ou encore celle qui va nous emmener seul(e) ou que nous préfèrerons partager.
Et puis, il y a les adeptes de la course, les débutants (là, je n’emploie pas le féminin …) qui sont sûrs d’être aussi à l’aise sur route que les coureurs sur circuit et qui adoptent les postures de ces derniers. Je garde en mémoire ce que le moniteur m’avait dit il y a … quelques années, à savoir que l’on se devait de garder les deux mains sur le guidon par mesure de sécurité. Et voilà qu’aujourd’hui, la nouvelle génération roule de façon décontractée, se retournant en lâchant le guidon, comme pour faire mine de s’inquiéter du suivant, tandis qu’il roule seul, arrangeant sa veste ou son pantalon, se penchant pour regarder dans le mini-rétroviseur si on le suit, se redressant sur les cale-pieds pour se détendre ou encore posant la main gauche sur sa hanche. Alors là, soit je suis agacée et je m’empresse de le dépasser, soit je l’imite dans toutes ses mimiques et je ris sous casque, me remémorant les moments de conduite sur le circuit de Cossonay où j’apprenais à rouler debout sur les cale-pieds, accroupie sur un cale-pied, à genoux ou allongée sur la selle et finalement à changer de partenaire en roulant. Bien sûr, tout se faisait au ralenti et sur route fermée. Là, peu de monde nous voyait à part les apprentis, comme moi.
Betty
21.08.2018