L’heure est à la Foire d’automne !


La Foire des Planches s’éveille, en vieille ville, avec la promesse d’une journée automnale ensoleillée. Certes, fin octobre, la fraîcheur est de mise, à moins de se tenir dans un coin protégé, baigné de soleil et abrité de la bise.
Au creux des Gorges du Chaudron, enveloppée dans une nature luxuriante, dans la fraîcheur et le bruit de la rivière, appelée Baye, l’usine de Taulan a résisté au temps. L’année 1895 reste gravée au-dessus de la grande porte d’entrée, aux côtés de l’énorme cheminée en brique, elle aussi signe du passé.
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Dès 10heures, les premiers visiteurs franchissent ladite porte, surpris par un tel amoncellement de ferraille, ensemble hétéroclite de par les formes et origines. Les messieurs s’y attardent, y trouvant là des souvenirs, tandis que les dames sont davantage impressionnées par les volumes et quantités. Tout à la fois poussés par les nouveaux arrivants et attirés par la suite de la découverte, les voilà sous le coup d’une nouvelle surprise, encore plus grande au vu de leurs visages figés. Ils en restent bouche bée. J’adresse alors un sourire à chacun avec le mot de bienvenue qui convient, qu’ils me rendent à leur tour. Suivant mes informations, ils se déplacent maintenant, tout en scannant les pièces étalées ici et là, de plus petit format, connues ou méconnues, se rendant jusqu’à l’atelier de l’artiste, baigné de lumière et bien équipé de machines et d’outils. Leurs yeux ne savent plus où donner de la tête, s’orientent du sol au plafond tant il y a à voir et s’écarquillent toujours davantage, un ? à la place de la pupille. Ce qu’ils ne savent pas encore, c’est que tout ne s’arrête pas là, car je les invite maintenant à se rendre à l’étage, sur la mezzanine, « home made », par un escalier métallique en colimaçon, peu confortable. A quelques exceptions près, tout le monde l’emprunte, y compris des dames âgées, des chiens et même une personne équipée de béquilles ! Bien sûr, je leur avais laissé entendre brièvement qu’ils y découvriraient le clou de la visite, l’apanage, le feu d’artifice final, la cerise sur le gâteau, bref les œuvres finies, mais c’était pour eux une nouvelle surprise avec un nouveau sourire affiché, plus doux, plus attendri.

Si le soleil a inondé les lieux jusqu’en fin d’après-midi, grâce aux très grandes fenêtres, les ampoules de toutes sortes, blanches ou colorées, ont ensuite pris le relais, créant une ambiance plus tamisée et douce. Une douzaine de mobiles essaient, chacun à leur tour, d’attirer le regard des visiteurs. Ici, une balle de golf parcourt un chemin bien précis, là la partie supérieure du mobile se déplace de gauche à droite. Il y a aussi celle qui a joué un rôle dans une pièce de théâtre, celle qui semble tout droit sortir d’un film, ou encore celles destinées à séduire les passionnés de moto ou d’automobile. Et, pour finir, voilà la nouveauté de l’année, les engrenages impossibles, qui séduisent tant les hommes, par rapport à la difficulté mécanique, que les femmes pour les couleurs changeantes des ampoules et le mouvement plus lent.J’attire l’attention des visiteurs sur la base des mobiles, leur pied, qui est la plupart du temps une pièce ancienne (machine à coudre, partie de poêle à bois, chaîne, jante, etc). Les couleurs sont nombreuses et variées, s’entremêlant la plupart du temps.

En résumé, ce fut une merveilleuse journée, éprouvante mais enrichissante. Nombre de sourires et de mots échangés, d’émotions partagées et de bons moments passés. Je n’ai pas manqué de souhaiter à chacun de beaux rêves au moment de leur départ, ce à quoi ils m’ont répondu par un sourire : cadeau 

Betty Morel

5.11.2016