Le blog de Betty

Recommandée par un ami comme étant une exposition de belle facture, la découverte atteignit les sommets de ce que je pouvais imaginer. C’est à La Neuveville, petite ville médiévale installée au bord du lac de Bienne mais placée dans le canton de Berne, que l’artiste présente ses merveilles. Le restaurant Mille Or, situé en son centre, dispose d’une belle salle au niveau supérieur, réservée aux banquets. Une petite porte s’ouvre sur un escalier en colimaçon, guidant les visiteurs au premier étage. Cette très vieille maison affiche avec fierté sa date de construction, soit 1511. Les murs en pierre et les sols en brique ou en bois en témoignent.

Dès lors, le contraste frappe entre l’aujourd’hui, resté derrière ladite porte, et le passé de cet espace. Ici, le silence est roi, admiration oblige. Mes yeux s’écarquillent devant tant de merveilles. Installées dans plusieurs pièces, sans séparations, des marionnettes s’exhibent, d’une qualité remarquable, qui sur de vieux meubles, qui suspendues, toutes reliées par des fils à un support idoine. La mise en scène conçue parmi les vieux meubles hétéroclites est des plus réussies.

L’artiste, Frédérique Santal, n’entre pas dans le moule actuel de la mode. Son habillement fait preuve d’originalité. Tout sourire, elle accueille chaque visiteur avec une gentillesse, une douceur, un sourire et une simplicité d’un naturel évident, répondant aux questions sans le moindre agacement. Surprise par mon admiration, la voilà touchée, comme si c’était la première fois qu’on lui en témoignait.

Quant à ces chefs-d’oeuvre, qu’elle crée depuis plus de quarante ans, chacun d’eux affiche son identité. L’artiste les a confectionnés en argile et entièrement modelés à son idée. Les vêtements, soyeux et colorés, attestent de leur qualité. Maquillages tout en finesse et en précision, peinture des ongles, chevelures, attitudes, tout est pensé, imaginé et réalisé par la protagoniste, qui se laisse influencer par les visages pour le choix de l’habillement, du pays d’origine. Couronnant le personnage et son identité, un couvre-chef, avec ou sans plumes. C’est comme si le Carnaval de Venise avait sélectionné et envoyé ici une trentaine de ses créatures, avec ou sans masque, les figeant pour l’occasion.

En cette magnifique journée pré-printanière, quel cadeau exceptionnel que cette découverte d’un autre temps où les vieux meubles sont mis en valeur par cette panoplie de couleurs et ces créations précieuses.