Panachage d’amitié et d’émotion


Samedi, une deuxième soirée surprise m’attend avec, à nouveau, les seuls éléments octroyés, la tenue vestimentaire et l’heure de départ. Cette fois, nous serpentons dans la campagne fribourgeoise. Le froid est toujours au rendez-vous et quelques gouttes de pluie nécessitent l’usage des essuie-glaces. Petit village situé à quelques kilomètres de Romont, parking peu fréquenté, nous mettons pied à terre et faisons un petit retour en arrière. Nature verdoyante, jolies maisons et fermes restaurées, nous longeons la route désertée à cette heure de la journée pour stopper devant celle affichant : « Le nid », table d’hôtes. Marie, l’hôtesse et maîtresse des lieux, nous accueille avec un beau sourire, en toute simplicité, avant de nous faire découvrir l’espace en question où deux grandes tables sont dressées. Etrange, Pascal y reconnaît l’une d’elle comme lui ayant appartenu ! Et pour cause, le mari de notre hôtesse lui rappellera qu’il la lui avait achetée à Vuadens. Hasard ou pas ? Tout autour, à terre, sur des étagères ou en l’air, une multitude de plantes vertes témoignent de la vie. A côté, sans avoir besoin de pousser une nouvelle porte, nous passons dans la cuisine. Lou, une amie de Marie, est dans son élément, ses doigts sont agiles, ses plans de travail boisés bien adaptés. Elle prend le temps d’échanger, de plaisanter et ne semble nullement dérangée par notre présence. La mère de Marie participe également à l’élaboration du repas, soulignant la belle entente entre les deux jeunes femmes. Dans la troisième pièce, ouverte elle aussi, on y trouve chaises, fauteuils et canapé hétéroclites. L’endroit sera dédié à l’apéritif lorsque tous les invités seront arrivés. Les voilà d’ailleurs, les uns après les autres, seuls ou accompagnés, avec un quart d’heure d’écart afin que l’on puisse les saluer, les embrasser, leur souhaiter la bienvenue et leur montrer à quel point nous sommes heureux de les retrouver. La dernière arrivée, selon la planification de Pascal, est encore une parfaite inconnue. Claire se joint à nous en sa qualité de conteuse, rôle qu’elle remplira à merveille. Douce et réservée, elle saura capturer notre attention avec ses histoires magiques. Mimiques, visage laissant apparaître tour à tour sourire ou tristesse, gestes délicats ou extravagants, voix douce ou forte, ses mots sont calqués sur ses mouvements, ou l’inverse.

Marie se métamorphose maintenant en guide pour nous faire découvrir la maison « courant d’air ».Tandis que nous avons enfilé nos manteaux, elle n’a qu’un gilet lui couvrant les épaules. Au rez-de-chaussée, des machines en lien avec le moulin voisin titillent l’intérêt de Pascal. Tout est en état d’origine. Un escalier très raide nous permet d’atteindre les deux étages supérieurs attendant d’être remis en état, un travail titanesque. La maison date de 1850, la charpente en témoigne, et le moulin du début du XXème siècle.

Panache-amitie.jpgL’apéritif est proclamé, faisant cesser les bavardages, avec un premier conte de Claire. Grand silence, nous sommes tous suspendus à ses lèvres. Puis, entre plats et contes, nos amis interviennent avec un écrit de leur cru, à la demande de Pascal une fois de plus. Emotion assurée en entendant le parcours qui me lie à chacun(e). La moto, le marché, le Diable vert, l’écriture, la gymnastique, l’art et l’amitié, Johnny, tout y passera. De son côté, Lou, l’habile cuisinière, a su toucher nos sens en réalisant de véritables tableaux aux saveurs divines.

Pour ce qui est de cette soirée printanière, nous avons aperçu par les fenêtres, tour à tour, une grosse pluie et de beaux flocons de neige, ravis d’être au chaud et protégés, tant par les murs que par l’amitié. Une soirée inoubliable parce qu’inhabituelle, douce et chaleureuse, dont Pascal est l’instigateur. Bisous reconnaissants.

Betty Morel
26.04.2019