Retrouvailles avec l’Ecosse

Voilà précisément 31 ans et quelques mois, nous découvrions l’Ecosse, cette magnifique contrée, célèbre pour ses châteaux, ses whiskys et son temps quelque peu changeant ! C’est en passant par la région idyllique du Lake District, situé à l’ouest, que nous y sommes parvenus, en commençant par sa capitale, Edinburgh.
Ecosse_La_Bruyere_3934n.jpgCe qui m’avait fait choisir à nouveau le pays, c’était le célèbre et fabuleux spectacle des Tatoo, organisé dans l’enceinte du château. Un certain nombre de pays étaient présents avec des jeux de lumière projetés sur les vieux murs du château. Le spectacle se termina en apothéose par un grand feu d’artifice, mettant fin à une heure et demi d’éblouissements. J’ai été cependant un peu déçue par mes compatriotes, venus en petit comité et dont la prestation fut plus courte que celle des autres.
https://www.edintattoo.co.uk

Le lendemain, après un petit-déjeuner à la française dans « The Wee », minuscule boulangerie (Wee = petit) où les viennoiseries nous rappellent les saveurs d’antan, nous nous embarquons pour un tour de ville dans l’un des City Sight Seeing, bus à deux étages. En haut, pas de toit, si ce n’est au dernier rang. Un peu de pluie, pas grave, nous avons quand même pris les K.Way. Les chauffeurs sont très sympathiques et serviables. Une seule entrée, contrôlée par le chauffeur lui-même, qui encaisse également. Il nous en coûtera 14 £ chacun pour la journée. Au passage, nous apercevons une mosquée, construite en bordure de rue. Nous descendons du bus à plusieurs reprises pour visiter ce qui nous intéresse et admirer notamment le Palace, depuis l’extérieur seulement. La colline voisine a été construite sur un ancien volcan, nous dit-on. Nous pénétrons dans le minuscule Musée des écrivains où figurent Sir Walter Scott, ayant vécu dans le château d’Abbotsford, et Robert Louis Stevenson, auteur du célèbre « Voyage avec un âne dans les Cévennes », paru en 1879. La Maison du Parlement est un véritable chef d’œuvre architectural réalisé par un espagnol, Enric Millares, décédé avant l’inauguration. Nous traversons de beaux quartiers dont les magasins et galeries marchandes regorgent d’articles de qualité, tandis qu’ailleurs, ce sont échoppes de moyen ou bas de gamme et détritus sur les trottoirs. En fin d’après-midi, nous prenons le temps d’admirer des spectacles de rue, car c’est aussi le Festival dans toute la ville d’Edinburgh. La journée aura été un patchwork de pluie et pas pluie ! Les écossais n’en ont pas peur, car nous n’avons pas vu beaucoup de parapluies. Les bus sont nombreux et à cadence fréquente. Par contre, les cyclistes sont rares, sans doute parce que, contrairement à la Hollande, les pistes cyclables n’existent pas. Certains transportent des clients, d’autres des colis, un peu comme en Inde. Nous apercevons des mendiants, plus ou moins propres, certains à l’affût des regards, d’autres dormant sur une paillasse. Un joueur de cornemuse attire la foule dans son habit traditionnel et me donne la chair de poule. La gare, située en contre-bas de la route, est la seconde plus grande gare du Royaume-Uni. Aux alentours, trônent quelques sculptures de célébrités, dont Sr Walter Scott et Sir James Young Simpson, l’un des premiers inventeurs du chloroforme, destiné à l’anesthésie, en 1849. L’immense magasin de tartan mérite aussi le détour. Installé sur trois étages, ce sont deux étages de vêtements colorés et au rez-de-chaussée inférieur, quelques démonstrations du travail de couture lié à la confection des kilts ainsi que de très vieilles machines, dont l’une semble être encore en fonction. https://www.visitscotland.com/fr-fr/about/uniquely-scottish/kilts-tartan

A la sortie d’Edinburgh, comment manquer les deux magnifiques ponts, avec leurs haubans blancs, enjambant la rivière Forth. Nous passons sur l’un d’eux tandis que l’autre n’est pas terminé et sera inauguré le 31 août prochain (2017). Un troisième, plus ancien et de couleur rouge, se trouve en contre bas. Un superbe paquebot blanc en attend l’ouverture. La vue sur le nouveau pont est exceptionnelle. En fond, un ciel noir d’un côté et bleu de l’autre ainsi que de gros nuages blancs mettent la touche finale au tableau.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouveau_pont_du_Forth

A Perth, nous arpentons la zone piétonne, profitant du soleil et d’un marché. Nombre de stands sont tenus par des œuvres de bienfaisance et des magasins de deuxième main en portent l’enseigne également (cancer, Alzheimer, problèmes cardiaques, etc.). A la recherche de guides en français, la chose s’avère difficile et il est préférable de s’en procurer avant de partir. Au bord de la rivière, devant un très bel hôtel, un écossais en habit se met à jouer un morceau avec sa cornemuse, accompagné de trois enfants, célébrant l’arrivée d’un couple de jeunes mariés. Tout autour des petites routes que nous empruntons, ce sont des champs de bruyère en fleurs teintant de rose les collines environnantes. Celle menant à Glen Shee (AberdeenShire), une station de ski, pourrait se comparer à du velours, une pure merveille de sinuosité et de douceur. Sur les hauteurs, l’herbe rase est entrecoupée de quelques arbres. L’altitude n’est pourtant que de 650 mètres, mais le froid nous surprend.
www.terresceltes.net/ecosse/glen-shee

Notre prochaine halte est pour le château de Braemar, Ecosse_Braemar_3839n.jpg
visité il y a 31 ans et dont le propriétaire, âgé de 98 ans, a confié la gestion à l’Etat. Une jeune italienne à la réception nous rend attentifs que la fermeture est à 17heures. Oups, il est … 16h23 ! Nous visitons au pas de charge les douze pièces meublées, avec l’impression de le croiser dans la pièce à côté. Comme à l’accoutumée, j’écris quelques lignes sur le livre d’or, mentionnant qu’il y a 31 ans, le propriétaire nous l’avait fait visiter lui-même puis nous avait joué un morceau de cornemuse sur le pas de la porte, ce qui m’émeut.
http://www.braemarcastle.co.uk/

En raison du Bank Holiday (jour férié), nous avions réservé deux nuits dans le Macbeth Arms Hôtel à Lumphanan, via Internet. Le village est très tranquille et nos motos dorment en toute quiétude sur le parking juste en face de nos fenêtres. A côté, dans un angle de verdure, une plaque est apposée sur une très grosse pierre percée d’un énorme crochet rouillé et faisant mention d’un concours ayant pour but de la soulever. Le gagnant a tenu deux minutes ! Il n’y a pas sa photo mais il devait être costaud.

Une visite s’impose encore au Crathes Castle. Ecosse_Crathes_1797n.jpg
Le château est petit et toutes les pièces, meublées et décorées, se visitent. Les jardins sont le témoignage de plusieurs époques, séparés les uns des autres par des haies. Des buis ont été taillés de différentes formes. A l’extrémité, un coin de forêt avec quelques bancs pour s’imprégner des odeurs. Papillons, bourdons et oiseaux se partagent les lieux et une petite souris traverse le chemin sous nos yeux. Nous passerons plus de deux heures en ces lieux merveilleux.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_Crathes

De là, nous nous rendons à Stonehaven, ville située en bordure de mer. En ce dimanche festif, il y a beaucoup de monde et des jeux sont organisés dans le petit port sur des radeaux tandis que des enfants s’amusent dans l’eau. Nombreux sont les chiens, tenus en laisse, mais aucune crotte ni déchet nulle part. Nous réussissons à trouver deux places dans un petit restaurant où l’on nous réserve bon accueil et où tout est fait maison. Les gâteaux sont démesurément hauts, avec une belle couche de crème à l’intérieur. Ecosse_Dunnotar_3869n.jpg
Un peu plus loin, nous apercevons les ruines de Dunnottar Castle, construit sur un éperon rocheux à une cinquante de mètres du niveau de la mer. Tandis que nous avions visé le parking caillouteux réservé aux voitures, le garde nous interpelle, nous montrant du doigt celui goudronné, à l’attention des cars et motos. Un chemin étroit, en terre battue, surplombe la mer, magnifiquement bleue, et s’aventure jusqu’au château. Un ruisseau se faufile le long du parcours et une très jolie cascade nous offre un moment de bien-être. Nombreux sont les touristes, de toutes nationalités, n’allant pas jusqu’aux ruines, retenus par la grande montée.
https://www.terresceltes.net/ecosse/stonehaven-et-dunnottar-castle

Nous continuons à longer la mer pour arriver à Aberdeen, troisième ville d’Ecosse, avec son artère centrale très fleurie. Les maisons sont en pierre grise. Un grand parc, de chaque côté de la route, semble avoir été traversé par cette dernière. Nous ne nous y attardons pas. Dans la campagne, nous croisons un peu partout des troupeaux de vaches et de moutons paissant en toute tranquillité.

Le lendemain matin, nous côtoyons une grosse dame bernoise au petit-déjeuner. Amoureuse de l’Ecosse, elle nous dit avoir acquis un appartement à Londres et vient admirer deux fois par année l’Ecosse, au printemps pour les rhododendrons et en automne pour la bruyère. Elle quittera l’hôtel avant nous, au volant d’une …
Fiat 500 ! Un grand vent chasse la pluie tandis que nous nous aventurons sur la Highland Route, surpris par quelques montées à 20 %. Ici, pas de grands signaux lumineux pour les signaler, des petits panneaux suffisent au vu de la façon de rouler. Pas de dos d’ânes non plus, mais plutôt de … chameaux avec, au sommet, des virages surprenants. Lorsque Pascal passe par-dessus le chameau, je ne le vois plus ! C’est un réel plaisir que de rouler sur un tel revêtement, du billard. Le vent nous glace et pourtant, nous ne sommes qu’à 700 mètres d’altitude. Des panneaux signalent la présence d’écureuils mais nous n’aurons pas la chance d’en apercevoir. Inverness, capitale des Highlands, a englobé dans son nom celui de la rivière Ness qui la traverse. Un très gros orage s’abat soudainement sur nous. Fort heureusement, le parking couvert d’à côté nous offre des places gratuites pour motos, du jamais vu ! Une affiche, collée sur les piliers, précise qu’il est possible de déposer les casques au bureau pour être plus tranquille. Dans un petit restaurant, de condition très modeste, nous apercevons, en levant le nez, une étagère sur laquelle sont exposées trois motos anciennes et une affiche de la course Ollon-Villars de 2007, organisée à trente kilomètres de chez nous ! Les rues piétonnes sont animées et les maisons anciennes de toute beauté. Nous visitons la gare et le Victoria Market, très grande galerie emplie de nombreux petits commerces de toutes sortes. Dans les rues, nous croisons un joueur de saxo et deux clodo. Le temps de se renseigner auprès de l’Office du tourisme pour quelques adresses de B & B et nous poursuivons notre route dans leur direction. Nous longeons la côte et, arrivés au port d’embarquement d’un petit ferry, remarquons que le batelier nous fait des grands signes. Le vent a excité la mer et il ne veut pas prendre le risque de charger des motos dans ces conditions. Nous faisons donc le tour par la route et empruntons à deux reprises de longs ponts enjambant la mer. Une réserve naturelle attire nos regards, avec un nombre important de mouettes côtoyant des Bernaches nonnettes, sorte d’oies brunes avec le cou noir. En sortant du joli village de Dornoch, que j’aurais bien aimé visiter, avec ses belles maisons en grès … nous trouvons le B & B indiqué par l’Office du tourisme. Situé en bordure d’une route peu fréquentée, l’endroit est tranquille. Notre hôtesse nous conseille un pub à quinze minutes à pied en passant par la forêt voisine. La balade est très agréable et la forêt nous offre de délicieux parfums.
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Dunrobin Castle
fait l’objet de notre première visite matinale. Ce château, spécialement imposant, dispose de 185 pièces dont nous pouvons visiter un certain nombre. Nombreux sont les touristes, venus en voitures ou en cars. En contre-bas, différents jardins fleuris, avec fontaines en leur centre, sont source d’admiration, de même que les arbres atteignant des hauteurs gigantesques attestant de leur âge. Nous prenons place sur des bancs pour assister à une démonstration de faucons. L’homme est passionné et ses rapaces ne sont pas attachés. Il les fait passer au ras des têtes et nous explique à quel point leur regard est pointu. Nous séjournerons environ deux heures en ces lieux magiques. Au sortir du château, un jeune écossais, en habit, joue de la cornemuse, apparemment toute la journée pour se faire un peu d’argent. Le parking est maintenant plein.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_Dunrobin

Une adorable route de montagne peu fréquentée nous guide maintenant vers de jolis lacs. La bruyère recouvre là encore les à-côtés. Un gros orage nous oblige à nous arrêter et, fort heureusement en ces lieux désertés, un restaurant-motel se trouve au bon endroit. Nous prenons place dans la véranda, face au lac. L’unique client, curieux de savoir d’où nous venons, nous confie être allé plusieurs fois à Interlaken. Grand vent et forte pluie, lac presque noir, nous restons une demi-heure avant de pouvoir reprendre la route. En arrivant à Ullapool, joli village en bordure de mer, la pluie refait son apparition. Un très beau ferry très design accoste. Lorsque nous nous arrêtons devant le West House, joli B & B, la pluie a redoublé d’intensité. L’hôtesse, très accueillante, ne craint pas de se faire mouiller pour nous montrer où laisser nos motos. Sa maison est petite et très douillette. La jolie chambre donne sur un bout de jardin où est installé un support, construit artistiquement avec du bois flotté, servant de nichoirs aux oiseaux. Derrière ce tableau touchant, nous apercevons la mer. La ville est petite mais les commerces y sont nombreux, de même que les galeries d’art.
http://www.ullapool.com/http://www.westhousebandb.co.uk/

Après un excellent breakfast dégusté dans un salon de thé à proximité du port, nous reprenons la route, très peu fréquentée, sans pluie cette fois. Cela ne durera pas, car un bon gros orage s’abat sur nos têtes, nous obligeant à trouver refuge dans un restaurant peu engageant, installé sur les hauteurs. L’homme n’est ni souriant ni causant. Devant les fenêtres, un faux arbre met à disposition de la nourriture pour les oiseaux, que moineaux et merles se partagent. Le temps d’écrire quelques cartes ou d’étudier la carte des lieux et l’on se remémore certains panneaux surprenants, comme « Check your mirrors for the bikes ». La pluie cessant, nous aurions aimé continuer notre périple mais le ciel est toujours menaçant. Afin d’éviter une nouvelle ondée, nous nous dirigeons vers le bord de mer, arrivant dans un cul de sac (même nom en anglais !). L’enseigne « Perfume studio » attire notre attention. Il s’agit d’un petit restaurant avec une boutique attenante offrant savons, crèmes et autres produits bio, aux senteurs délicates, ainsi qu’un studio photo. Surprenant de trouver un tel amalgame en ces lieux retirés.
http://www.perfume-studio.com/

Sur les petites routes où l’on ne peut croiser, même à motos, des places d’évitement sont fréquentes, appelées « Passing place ». Les écossais s’y arrêtent systématiquement, même si nous en sommes encore très éloignés. Quel respect ou fairplay. Une rivière nous accompagne, dont l’eau est très brune. Dans les collines, les moutons sont en liberté et pas du tout effrayés à notre passage. C’est à Shieldaig, encore un village situé en bordure de mer, que nous trouvons une chambre avec vue à l’arrière, sur la colline ressemblant à un volcan. Pas le choix, ni du lieu ni des produits, puisqu’il n’y a qu’un seul restaurant dans le village. Les moutons ne sont pas craintifs, s’approchant des premières habitations. On nous avait prévenus, il y a parfois des nuées de moustiques microscopiques très agressifs et nous avons d’ailleurs croisé un vieux monsieur revêtu d’un casque grillagé, style escrime, cherchant à se protéger. Une maison affiche « Smoked Salmon» et notre logeuse nous confirme que le poisson vient d’ici. Elle nous fait part également des longues nuits hivernales, de 16h à 9h, un peu rudes pour nous qui avons l’habitude de plus longues journées, même en hiver.
https://en.wikipedia.org/wiki/Shieldaig

La péninsule d’Applecross, nous offre les magnifiques paysages des Highlands et le petit col de Bealach na Bà dépasse quand même les mille mètres !
https://www.youtube.com/watch?v="TpNxq8G7Qow

La pluie s’étant arrêtée, nous apprécions café et thé sur la terrasse face à la mer. Un couple d’anglais s’adresse à nous en français et deux françaises, nous ayant entendu parler leur langue, nous disent venir du nord. Ah, enfin, voilà des vaches écossaises, les premières depuis notre arrivée en Ecosse. De l’autre côté de la route, un taureau est à l’arrêt, plus qu’imposant, filons ! Ecosse_Eilean_3954n.jpg
Après un long trajet en plaine, très peu fréquenté, aux mêmes paysages ras recouverts de bruyère, nous arrivons au célèbre d’Eilean Donan Castle, magnifique, austère, construit sur un rocher. Le parking est bondé. Les sacs à dos étant interdits dans le château, je confie le mien à la jeune femme de la réception qui me demande de l’accompagner jusqu’au coffre situé à l’extérieur, qu’elle s’empresse de cadenasser. Ledit coffre est en plastique souple ! La visite des nombreuses pièces se termine par la cuisine, dont l’aménagement est d’époque, avec personnages en cire, ustensiles divers et plats garnis.
http://www.eileandonancastle.com/

A Glencoe, les premières gouttes nous obligent à faire rapidement notre choix de B & B. Maison récente, petit jardin fleuri, nous nous en contenterons, histoire de ne pas nous éterniser à la nuit tombante.
https://www.visitscotland.com/fr-fr/destinations-maps/glencoe/

On avait entendu parler de «Clachaig Inn», à voir absolument, ce que nous avons fait le lendemain matin puisque situé à quelques miles seulement. Les lieux sont magnifiques effectivement, aux pieds des montagnes, mises en valeur par un ciel bleu. L’hôtel-restaurant se trouve dans une maison tricentenaire. A l’extérieur, des chalets servent d’hébergement, semblables à ceux des marchés de Noël. On a l’impression d’être au paradis et l’on regrette de ne pas y avoir passé la nuit. C’est un endroit très recherché par les marcheurs, cyclistes et parapentistes.
http://www.clachaig.com/

Après ce court instant de rêve, nous rejoignons une grande route. A Arrochar, au bord du Loch Lomond, le patron d’un café nous recommande une petite route à l’écart, plus tranquille que celle longeant le lac. Elle est effectivement minuscule, car on ne peut pas croiser. Heureusement, personne d’autre que nous n’a eu l’idée de s’y aventurer. Moutons et vaches paissent en liberté. Nous rejoignons plus loin la grande route menant à Glasgow. A Balloch, nous nous installons, le temps d’une salade, sur la terrasse ensoleillée d’un vieil hôtel, en bordure du lac. Les bateaux sont nombreux, la plupart attachés. Après ce moment de répit, empli de la douceur automnale, nous nous engageons sur une route à quatre voies puis l’autoroute qui nous mènera jusqu’aux abords de Peebles. Située dans la région des Borders, la ville est traversée par la rivière Tweed. Un vieux pont l’enjambe, avec de très beaux réverbères anciens. Les abords de la Tweed sont aménagés pour les promeneurs et cyclistes, leur offrant ainsi un lieu paisible hors du trafic. La balade en ville nous permet d’admirer les maisons très anciennes et de constater, une fois de plus, la propreté des rues et trottoirs. Un théâtre a pris place dans une église désaffectée, surprenant.

A notre réveil, un brouillard enveloppe le paysage, s’estompant petit à petit pour laisser apparaître le ciel. Notre première visite sera pour Abbotsford, Ecosse_Abbotsford_4001n.jpg
ce magnifique château que nous avions visité il y a 31 ans et que nous revoyons avec un immense plaisir. A l’époque, j’avais été impressionnée par la bibliothèque renfermant dix mille livres. Elle est restée telle quelle, à savoir que tous les livres ont été répertoriés et ont gardé leur place initiale. L’âme de Sir Walter Scott est bien toujours là. Depuis sa mort, quatre générations se sont succédées. Aujourd’hui, l’édifice est géré par une fondation. Au bas du château, une magnifique prairie s’étale jusqu’à la rivière Tweed et, attenant à la bâtisse, des jardins avec leurs plantes anciennes perdurent. Quel lieu paisible. A l’entrée de la propriété, un bâtiment moderne a été construit pour l’accueil du public, avec boutique et restaurant, inexistant à notre première visite. Il est suffisamment éloigné pour ne pas dénoter. S’il y avait peu de monde à notre arrivée, il n’en est pas de même lorsque nous quittons les lieux, trois heures plus tard. Encore un endroit magique où j’aurais pu rester davantage !
Enfourchant nos motos, nous ne faisons que quelques kilomètres avant d’atteindre le Donkey Sanctuary, home pour quatre-vingts ânes en détresse, récupérés à temps, certains plus mal en point que d’autres. Très bel aménagement, avec des boxes, dont le sol est recouvert de paille propre, et de grands espaces alentour. Des jeunes, écoliers ou étudiants, viennent s’en occuper le week-end ou durant leurs vacances, orientant et renseignant les visiteurs. Des distributeurs de croquettes sont à disposition de qui voudra bien glisser une ou deux pièces afin d’offrir quelques friandises à nos compagnons gourmands. A l’extérieur, quelques chevaux, chèvres et lamas vivent paisiblement et de très gros cochons gris tachetés de noir se contentent d’un espace bien à eux.
http://www.donkeyheaven.org/

Là encore, j’aurais bien aimé m’éterniser mais des kilomètres nous attendent, l’heure du retour a sonné. Ainsi va la vie, avec ses débuts et ses fins !

Nous rentrerons par le Lake District, cette région que nous affectionnons. Une grande route d’abord puis un bout d’autoroute, pour éviter la ville de Carlisle, et enfin les petites routes comme on les aime. Après un premier essai pour dénicher un B & B au bord d’un lac, nous nous rendons à l’évidence, la place est prise par les participants et visiteurs d’un grand triathlon. Nous passons un petit col où, bien que peu élevé, l’herbe est rase et les arbres absents. Finalement, c’est aux alentours de 20 heures que nous arrivons à Windermere, devant un très joli B & B appelé Rockside Guest House. Les propriétaires sont paisiblement installés sur le banc, devant leur maison, savourant la fin de la journée laborieuse, mais nous accueillent avec le sourire et une réponse positive, alors qu’ils n’attendaient plus personne ! Jolie chambre, escaliers tournant dans tous les sens, avec certaines marches plus hautes que les autres. Bagages encombrants peu recommandés ! Après une petite balade dans la ville pour y admirer ruelles et maisons anciennes et fleuries, nous optons pour un restaurant sri lankais. Le lendemain, nous apprécierons, oh combien, le breakfast exceptionnel avec le choix de produits. Cuisine légère et soignée. Tout est fait maison. Monsieur est en cuisine, Madame au service. Cette dernière a obtenu une médaille d’or pour sa marmelade. Une photo en atteste avec, à ses côtés, le Prince Charles.
http://www.rockside-guesthouse.co.uk/

Gris et venteux, tel est le menu du jour de la météo. Nous faisons halte au sommet du col Kirkstone Pass, à 454 mètres, à l’auberge du même nom dont l’intérieur est vieux et sombre. Cheminée et poêles à gaz, vieilles photos.
http://www.kirkstonepassinn.com/

Là se terminent nos vacances anglophones, avec le plaisir d’être revenus sur cette terre écossaise !

Clarens, septembre 2017 bm