Un chant délicieux pour un changement
de décennie


Tant le matin, aux premières heures, qu’au crépuscule, je me régale de ses vocalises. Les premières notes attirent mon attention, m’arrachant un sourire. Mon oreille reste disponible pour savourer sa mélodie et je cesse toute activité, allant jusqu’à entrouvrir la fenêtre, même si la température n’est pas estivale. Son chant délicieux semble toujours le même mais, en étant très attentive, je remarque de petites variations.

Chantdelicieux.jpgJ’imagine l’oiseau perché sur une branche ou un toit voisin, sans forcément l’apercevoir, vêtu de son plumage noir avec, pour seule décoration, un bec jaune assorti au contour de ses yeux. Je l’attends avec impatience vers la fin de l’hiver et appréhende le moment de l’été où il cessera de chanter, de me séduire, de me charmer. Hier soir, il a sifflé, comme de coutume, enfin, pas tout à fait, car c’était comme s’’il voulait me faire oublier mes dernières heures de la sixième décennie. Il est revenu ce matin, à l’aube, pour me souhaiter mon anniversaire, aux premières heures de la nouvelle dizaine de vie. Pour lui, rien n’aura changé cependant puisqu’il babillera ainsi jusqu’à l’été, offrant ces moments de bonheur à tout un chacun sachant l’entendre, l’écouter, l’apprécier. Vous l’aurez deviné, il s’agit du merle, devenu un ami qui a su m’ensorceler avec ses mélodies enchanteresses, séduisantes, enivrantes.

Betty Morel
26.04.2019