Ambiance mystérieuse

En ce mois de novembre, où les couleurs d’automne se mêlent au paysage hivernal, nombreux sont les visiteurs à s’aventurer dans l’exposition d’art cinétique, le regard interrogateur. Ils en ressortent avec un sourire jusqu’aux oreilles, car ici, ça tourne, ça grince, ça scintille, ça s’allume et ça s’éteint. J’imagine bien Claude François chantant en ces lieux « Le jouet extraordinaire » !

instantanes-ambiance-mysterieuse_1183.jpegLes axes tournent sur eux-mêmes et les pièces rouillées s’agitent bruyamment. Un cheval, grandeur nature, court au galop, attelé à une machine agricole. Des sculptures, tout droit sorties du mouvement « Steam Punk », nous ramènent au début du siècle passé. Sur un grand écran, des images se forment et se déforment, à l’infini de couleurs et de formes. Des jouets d’enfants, fabriqués avec du bois flotté, ont été réalisés par un petit gars de deux ans, guidé par son artiste de père. Installez-vous dans ce fauteuil rouillé, garni de vieilles selles de vélos, et vous atteindrez les pédales permettant de faire tourner dans les airs une série de cycles rouillés. Deux grandes ailes déchiquetées tentent leur dernier envol. Une fleur géante s’ébroue tout en secouant quelques objets disparates. Dans les mobiles colorés, silencieux et raffinés, des engrenages impossibles surprennent les messieurs. Mais il n’y a pas que du métal dans ce monde fou, le bois y trouve sa place lui aussi. Un mobile, dont les axes reposent sur deux diables à roulettes, fait tourner, grâce à une chaîne, des formes de chapeaux et de chaussures. Un autre est construit sur la base de roues en bois, probablement centenaires, le tout fixé sur un char du même matériau sur lequel se déplace une paire de vieux skis pourvus de chaussures d’époque. Des balanciers activant des horloges sont l’œuvre d’un bijoutier. Marilyn est là, en miniature, avec sa robe se soulevant grâce à un petit ventilateur. Engrenages impossibles.jpgQuelques sculptures ludiques attirent grands et petits de par leurs fonctions et apparences spectaculaires, colorées et bruyantes. Une série de sculptures métalliques se remontent à la main grâce à des manivelles. Dans une mappemonde en métal, des mots ont été gravés à la main, à l’envers, se lisant à l’endroit sur une pièce placée juste derrière ainsi qu’alentour, sur les mur et plafond. Une autre, d’environ trois mètres de haut, fait tourner des boules de différentes tailles sur un rail, lui-même guidé par des demi-boules passant dans l’eau, manège incessant et reposant. Une sculpture rouillée a été réalisée par un assistant de Tinguely, dans le même esprit que lui. Enfin, au milieu de l’exposition, des pièces exécutées par la plupart des artistes sont dédiées au Maître, rouillées et bruyantes comme il aimait les construire. Pour couronner le tout, une peinture géante trône parmi ces dernières, le représentant au milieu des différents éléments de sa vie.

Betty Novembre 2016